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GENÈVE – L’ASLOCA n’a pas dit son dernier mot!

Depuis que le Mouvement citoyens genevois (MCG) a décidé de s’en prendre à l’ASLOCA en tant qu’association défendant les droits des locataires – son président a même déclaré au Grand Conseil vouloir la détruire– il a reçu non seulement l’aval des milieux immobiliers mais également l’appui du Parti libéralradical et du Parti démocrate- chrétien. Le but du MCG? Démonter la loi sur les démolitions, transformations et rénovations de maisons d’habitation (LDTR). Ce parti de droite adhère ainsi pleinement à l’habitude des milieux immobiliers genevois et de leurs représentants au Grand Conseil de déposer en début de législature des projets de loi démantelant les droits des locataires.

Pour le contrôle des loyers après travaux
C’est dans ce contexte que l’ASLOCA, aux côtés d’autres associations, comités et partis, s’est investie dans le lancement d’une initiative qui s’attaque aux magouilles immobilières et d’un référendum contre un projet de loi du MCG. Celuici propose en effet de convertir des locaux commerciaux en logements mais avec l’objectif inavoué de procéder à des congés de commerçants ou de petites entreprises pour en faire des logements sans contrôle des loyers après travaux, une exigence pourtant inscrite dans la LDTR. Alors que Genève connaît aujourd’hui un nombre important de locaux commerciaux vacants et un taux de vacance pratiquement nul de logements, les tenants du marché organisent la pénurie. Leur cynisme est tel qu’ils cherchent à modifier les dispositions actuelles de la LDTR qui autorisent la transformation des bâtiments, mais avec un contrôle des loyers après les travaux. Ces personnes souhaitent en effet créer des logements leur permettant des rendements financiers très lucratifs. Et, pour ce faire, ils doivent exiger des loyers élevés, inaccessibles à l’ensemble de ceux qui sont à la recherche d’un logement en lien avec leur revenu plus modeste. Avec le projet de loi du MCG, ce sont les commerçants, les petites entreprises et les locataires qui vont être lésés!

Halte aux spéculations immobilières!
De plus l’ASLOCA, avec le Comité citoyen antimagouilles et le Parti socialiste, a lancé l’initiative «Halte aux spéculations immobilières, oui à la loi Longchamps» en récoltant durant l’été dernier pas moins de 9280 signatures.

Cette initiative reprend la loi que la droite, avec l’insistance des milieux immobiliers, a refusé de voter au Grand Conseil. Elle veille à combler les failles qui ont permis que, dans des terrains déclassés par l’Etat à 1000 francs le m2, l’accès à la propriété de la classe moyenne soit confisqué par quelques familles privilégiées au seul but de revendre ces appartements au terme du contrôle étatique.

Parmi les 120 appartements mis en vente, trente furent dédiés à la famille qui possédait le terrain, plus de septante furent acquis par des lots de deux, trois et jusqu’à six appartements. Parmi les acquéreurs figurait un ancien président d’une banque privée (six promesses de vente), cinq sociétés anonymes ayant participé à la transaction bénéficiaient de promesses de vente pour onze logements et des familles de notables.

L’initiative que nous espérons voir votée par le peuple genevois permettra de mettre un terme à des pratiques dignes d’une république bananière. Elle fera en sorte qu’une famille ne puisse plus acquérir plusieurs appartements construits en zone de développement à des fins spéculatives et que, si cette famille n’habite pas le logement, le prix de sa location soit contrôlé par l’Etat.

Pour l’ASLOCA, il est important que les logements en propriété par étages destinés à la classe moyenne soient habités par ceux qui les acquièrent et que ces derniers deviennent des propriétaires-locataires afin d’éviter toute spéculation.

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